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Salon Généalogique en Suède

Salon Généalogique en Suède, témoignage d’un exposant français


GeneraMax


Il y a quelques jours, j'ai participé en tant qu’exposant au salon généalogique national suédois. De retour de Malmö, je souhaite ici vous partager mon expérience personnelle, comme je l’ai déjà fait pour les salons généalogiques au Royaume-Uni,
C'est l’occasion d’évoquer l’organisation et les spécificités d’un salon généalogique à l’étranger, pour ceux qui ne connaissent que les événements français.

Les Journées Généalogiques Suédoises

« Släktforskardagarna », littéralement journées de la généalogie, est un événement annuel coorganisé par une association généalogique locale avec l’appui de la Fédération Suédoise de Généalogie (Sveriges Släktforskarförbund).

Salon Généalogique en Suède - Entrée du public

L'entrée des visiteurs à 9h (en jaune les organisateurs)

Cette fédération est l'organisme unificateur du mouvement généalogique suédois. Elle regroupe la quasi-totalité des associations nationales. Elle est de ce fait très puissante, emploie de nombreux salariés et dispose d’un site internet de référence (Rötter.se, qui signifie « Racines »). Les plus curieux d’entre vous pourront aller voir ce que propose cette Fédération à ses associations adhérentes, c’est assez époustouflant. Ce salon annuel est organisé chaque année dans une ville différente, à travers tout le pays.

Il se tient toujours vers le 20 août, qui correspond à la période de la rentrée scolaire.

La Fédération est fortement impliquée dans l’organisation de cet événement, avec un groupe projet chargé d'épauler les organisateurs chaque année. Et selon les dires des locaux, les associations régionales se battent pour en obtenir l’organisation. J’imagine que ce genre de situation ne serait pas pour déplaire à certains…

Salon Généalogique en Suède - Aide individuelle

Dès l'entrée, les bénévoles de l'association organisatrice aident individuellement les généalogistes dans leurs recherches.

L’an passé, le salon national se tenait à Östersund, au centre de la Suède. En 2022, c’était à Skövde, un peu plus dans la partie méridionale du pays. Cette année, c’était à l’extrême sud du pays, à Malmö, aux portes du Danemark. Pour 2025, ce sera à Västerås, à 1h de Stockholm, et l’organisation est déjà bien avancée : le site internet pour l’édition 2025 est ouvert, les plaquettes publicitaires distribuées et les sponsors annoncés (ce qui laisse à penser que le financement est déjà bouclé). Du rêve en barres pour un organisateur de salon généalogique hexagonal...

Salon Généalogique en Suède - Dans les allées 3

Vue d'ensemble du hall principal, quelques minutes avant l'ouverture.

Les exposants

Cette année, nous étions 44 exposants (la salle et les couloirs d'accès étaient complets) parmi lesquels des services d’archives, des associations généalogiques, des professionnels et des sociétés (ADN, Éditeurs de livres, de logiciels ou d’arbres, Bases de données, généalogistes professionnels…). Il faut souligner le rayonnement international de l’événement avec une présence de stands allemand, finlandais, danois, estonien, néerlandais... On y retrouvait les habituels stands de Family Search, Ancestry et MyHeritage.

Salon Généalogique en Suède - Stand des archives nationales

Sur le stand des archives nationales suédoises.

Généanet était également présent, comme l’année passée d’ailleurs, car le site existe aussi en version suédoise. Je n’étais donc pas le seul français sur place.

Salon Généalogique en Suède - Geneanet

Le stand Geneanet.

À noter la présence, plutôt inattendue en France, d’un cabinet d’avocat spécialisé dans le droit de la famille et les archivistes de la police locale. Ce dernier stand faisait la promotion de ses propres archives, accessibles en majorité à partir de 1965 (avant elles sont conservés aux Archives Nationales, car la Police était organisée jadis par Comté). L’accès est ouvert à tous, même si vous n’êtes pas membre de la famille de l’inculpé.
À noter qu’en 2025 devrait être promulguée une loi sur l’utilisation, de manière légale, de l’ADN pour les « crimes graves ».

Salon Généalogique en Suède - Stand ADN

Un stand consacré aux tests ADN généalogiques.

Les conférences

De nombreuses conférences étaient proposées tout au long de la journée, 34 conférences sur ces deux jours. Quatre salles étaient dédiées à ces animations avec des capacités de 40, 80, 150 et 300 personnes.

Salon Généalogique en Suède - Salle de conférence

Une salle de conférence avant le rush. Un écran à la dimension de la salle.

Il y avait plusieurs conférenciers de renom, auteurs de multiples livres sur la généalogie ou apparaissant dans des émissions télé dédiées à la généalogie et à l’histoire. Et au vu des queues pour certaines conférences, les sujets devaient être passionnants. Le hall principal se vidait ou se remplissait parfois selon le début ou la fin d’une conférence.

Trois quarts des places pour les conférences étaient disponibles en pré-réservation (en ligne) et le reste était disponible en faisant la queue avant le début de la conférence.

Money money money…

On ne va pas se le cacher : ici aussi tout a un prix, car tout a un coût !

L’entrée du salon coûtait environ 20€ par jour (samedi ou dimanche) ou 30€ pour un billet combiné. Le prix était majoré pour les achats sur place. 

Salon Généalogique en Suède - Dans les allées 2

Beaucoup d'espace pour des échanges individuels.

Malgré l’entrée payante, les conférences l'étaient aussi (approximativement 2€ supplémentaires par conférence).

Il fallait rajouter le prix du parking si vous venez en voiture, car les parkings gratuits en agglomération sont rares en Suède. Les suédois sont habitués :  il n’y a pas que ce salon national à être payant, toutes les manifestations généalogiques le sont.

La fréquentation

Malgré ces prix plutôt étonnants pour des français, des milliers de visiteurs se pressent chaque année. Les organisateurs annonçaient 1500 visiteurs à Östersund en 2023, 2800 à Skövde en 2022.
Pour cette année, les organisateurs ont annoncé, dans leur bilan, 2200 visiteurs.

Cependant, comme en France, on est loin du niveau de fréquentation avant pandémie, j’ai pu lire un article indiquant 4500 visiteurs pour la seule première journée du samedi lors d’une édition antérieure. Impressionnant pour un pays de seulement 11 millions d'habitants.

Salon Généalogique en Suède - Dans les allées

Dans les allées du salon national de généalogie à Malmö.

À noter qu’ici certaines associations affrètent des bus pour venir tous les ans à ces Journées, ce qui peut expliquer partiellement le succès de cette manifestation. Le public était assez semblable à celui de la France, mais les jeunes se font encore plus rares, et je n’ai personnellement vu aucun enfant ou adolescent.

Quelques spécificités suédoises

Après recensement méticuleux, un stand sur deux proposait des bonbons ou autres friandises. Les suédois semblent raffoler des sucreries et cela contribue à créer cette ambiance chaleureuse.

Salon Généalogique en Suède - Friandises

Des sucreries et des fruits à disposition sur la moitié des stands.
À gauche, le QR code pour le paiement par smartphone.

Ici, pas beaucoup d’argent liquide et peu de cartes bancaires, tous les suédois payent par Swish, leur système de paiement associé à leur n° de téléphone mobile. Seuls les Danois ou Norvégiens sortaient leur carte bancaire sur mon stand.

J’ai pu constater que quasiment tous les suédois parlent anglais (et beaucoup mieux que nous les français), mais il était assez fréquent que les échanges se fassent en français pour toute une conversation ou juste quelques mots. Le français est une des langues les plus apprises dans les écoles suédoises.

À l’entrée, un immense vestiaire était disponible, avec de nombreux bénévoles : ici, on se met à l’aise, d’autant que la généalogie, c'est du sérieux.

Mon bilan personnel

Cette première édition était un ballon d’essai, afin de tester le marché et voir lesquels de mes arbres intéressaient les suédois.

Salon Généalogique en Suède - Le stand Passion Généalogie 1

Le stand Passion Généalogie, quelques minutes avant l'ouverture

Je suis assez satisfait de ce salon, tant que le plan personnel que sur le plan commercial.

À l’inverse des salons au Royaume-Uni, où les visiteurs prenaient assez peu mes brochures publicitaires (pourtant traduites en anglais), ici, j'ai été dévalisé en flyers… pourtant en français !

Le GénéraMax et le Généventail ont été les plus vendus, et j’ai déjà un début d’explication. Le GénéraMax est sobre, clair et moderne et le Généventail simple et astucieux : tout ce qu’aiment les Suédois avec leur esprit Ikea.

Salon Généalogique en Suède - Le stand Passion Généalogie

En plein rush...

Aussi, en 2025, je prévois une nouvelle virée Suédoise, mais cette fois-ci du côté de Stockholm où se tiendra une nouvelle édition des Släktforskardagarna.

Je profite de cet article pour remercier à nouveau Laurent Monpouet, fondateur du site Généalogie Pratique, qui m’a non seulement convaincu de tenter cette expérience, mais aussi accompagné dans l’organisation de ce périple.

Alain ROUAULT
Dirigeant de Passion-Généalogie (Arbres généalogiques prêts à remplir)
Cofondateur de GénéAgenda

9 commentaires

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  • Très intéressant ! De vrais grands salons, c’est un peu ce qui manque en France ! Malheureusement tant que les mentalités françaises quant à la gratuité pour tout et rien n’évolueront pas, la qualité de tels salons comme en Suède ne verront pas le jour. Tout à un coût mais encore faut il être prêt à le mettre …..

    • La majorité des salons généalogiques (pour ne pas dire la quasi exclusivité, à l’exception de celui de Paris) est organisée par des associations généalogiques, qui cultivent tout légitimement le principe de la gratuité.
      De plus, très souvent la municipalité coorganise l’événement, ce qui limite forcément les velléités mercantiles.
      Ainsi, si l’on rajoute en plus la tradition française de la gratuité des recherches généalogiques (au moins dans l’accès aux archives), le modèle du salon gratuit, à budget limité, perdure.
      Attention, je ne suis pas un promoteur du salon avec entrée payante, j’essaye juste d’expliquer l’origine de cette spécificité française.
      Il y a du pour et du contre…

  • Entrée payante, conférences payantes tout en restant abordables, stands sûrement payants aussi (il serait intéressant de connaître les tarifs), des sponsors: en somme un véritable budget pour l’organisation, pour attirer des exposants et des visiteurs de tout horizon, pour avoir une communication digne de ce nom. Je serais curieux de savoir combien de salons de généalogie ont lieu chaque année en Suède mais mon petit doigt me dit qu’il n’y en a pas à tire-larigot comme en France ce qui de fait doit augmenter l’attrait et la fréquentation de ceux qui sont organisés.

    En France, il y a un problème de fréquentation de ces salons généalogiques (hormis celui de Paris) pour plusieurs raisons à mon avis:
    1 – l’absence de communication ou une communication assez mal faite d’une part; 2 – un trop grand nombre de salons d’autre part.
    3 – la gratuité pour tout

    A titre d’exemple, sur ces 12 derniers mois, il y a eu au moins 3 salons à moins de 45 minutes de chez moi, avec grosso modo les mêmes exposants d’une fois sur l’autre. Une fois qu’un visiteur s’est rendu à l’un, quel intérêt a-t-il de se rendre à un autre? L’intérêt pourrait venir des conférences par exemple, mais elles sont généralement trop peu nombreuses et de qualité variables, sans parler du fait que les conférenciers ne sont même pas rémunérés ce qui ne donne pas forcément envie de perdre son temps à en préparer (on m’a même proposé une fois d’avoir un stand gratuit au lieu de 10€ si j’acceptais de faire une conférence lors d’un salon. 10€ quand on voit le temps que prend la préparation d’une conférence, c’est presque insultant. Mais pour avoir plus de conférences et de meilleure qualité, pour avoir une bonne communication, il faut des moyens, et donc le tout gratuit a ses limites.

    A mon humble avis, quand les salons français se doteront d’un véritable budget, certains, beaucoup probablement, disparaîtront mais sûrement au profit de ceux qui perdureront.

    • Merci Jérôme pour ces réflexions.

      Concernant le prix du stand de Malmö, il y avait 2 types de tarifs : association ou professionnel.
      Pour les assos, le tarif était d’environ 50€ du m2, et le double pour les pros.
      Le stand avait une taille minimum de 6m2 (les modules disponibles allant de 6 à 60m2). Ça fait donc un bon budget pour y participer, mais ces tarifs sont assez semblables à ceux du Royaume-Uni (Londres ou Birmingham).
      Il existe d’autres salons partout en Suède (eux aussi payants), mais ce sont plus des salons régionaux et ils sont effectivement moins nombreux qu’en France.

      Je rejoins ton analyse sur le problème de fréquentation des salons, et j’ai plusieurs fois écrit sur ce thème sur GénéAgenda. La communication des organisateurs est souvent défaillante, et il est dommage de tant s’engager sur l’organisation pour ensuite ne faire aucun effort sur la promotion de l’événement. Certes la communication n’est pas innée pour tous, mais certains organisateurs ne font absolument rien, parfois même pas un visuel (je ne parle pas d’affiche, mais juste d’une image).
      Et comme toi, je déplore que deux salons soient organisés dans une période très proche dans la même région.
      Ces deux constats ont prévalu à la création de GénéAgenda en 2015 afin d’essayer de faire connaître à tous les manifestions dans les régions de France.

      Concernant les conférences, cela fait des années que je prêche dans ce sens, car je suis persuadé que les conférences attirent le public, tout autant que les stands.
      Des conférences sur l’histoire locale peuvent même attirer des visiteurs non généalogistes qui pourraient être tentés de s’y mettre au bénéfice des assos présentes.
      Pour la Suède, comme au RU, il y a des célébrités (généalogistes de renom, animateurs tv, historiens ou auteurs réputés…) qui interviennent et cela fait déplacer les foules.
      En France, j’observe qu’en 13 ans d’expérience, mis a part les anciens congrès de la Fédération Française de Généalogie qui faisaient payer les entrées, je n’ai fréquenté que deux salons qui tarifaient les conférences… et les salles étaient pleines !

      La gratuité (ou non) des salons de généalogie est un éternel débat.
      Pour bien communiquer, il faut du budget. Pour avoir un budget il faut faire payer, soit les entrées, soit les exposants.
      Plusieurs salons de généalogies français sont payants pour les exposants (avec une gratuité ou un tarif réduit pour les assos). Et il se trouve que ces salons (souvent régionaux) sont aussi les plus fréquentés. Je ne pense pas que ce soit une coïncidence.
      Pour autant, les retombées commerciales pour certains exposants sont tellement faibles que l’investissement dans un stand payant seraient à perte. Et c’est pourtant la diversité des stands qui fait le succès d’un salon.
      La tarification est un débat sans fin…

  • Merci pour cet article. Il est toujours intéressant de savoir comment ça se passe à l’extérieur de nos frontières.

  • Merci pour votre retour d’expérience. Très intéressant ! Un peu étonnée par les tarifs tout de même !

    • La France est habituée au modèle de la gratuité pour ses salons généalogiques, mais ce n’est clairement pas la pratique ailleurs (tels les USA, le Royaume Uni ou la Suède).

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