Laurent MonpouetQuand on commence sa généalogie, une question revient souvent : quelles personnes faut-il inclure dans son arbre généalogique ? Faut-il s'en tenir à la lignée directe ou élargir à toute la famille ? Et jusqu’où aller ?
C'est une question bien légitime que tout généalogiste doit se poser un jour.
Sa réponse va, sans conteste, influencer sur votre périmètre de recherche, sur vos outils et vos méthodes, puis certainement sur les résultats de vos recherches familiales.
Dans cet article, je vous propose un tour d’horizon des personnes à intégrer dans votre arbre généalogique, selon vos objectifs, vos méthodes… et votre curiosité.
Que ce soit par messages, par emails et même pendant mes coachings, cette question m'est souvent posée. Comme je me suis aussi posé cette question à mes débuts et que je change de pratique en fonction des branches ou des ancêtres étudiés... j'ai pensé qu'il était utile de partager mon expérience dans cet article.
N'hésitez surtout pas à partager vos propres pratiques ou questions complémentaires dans les comentaires.
Les ancêtres directs : la base de tout arbre généalogique
Quand on commence ses recherches généalogiques, on se limite souvent aux ancêtres directes. C'est plus simple, cela permet de remonter les générations à toute vitesse et c'est généralement le modèle adopté par les modèles d'arbres généalogiques les plus courants.
Les ascendants directs
Dans ce cas, vous saisissez dans votre arbre généalogique...
- vos parents,
- vos grands-parents,
- vos arrière-grands-parents,
- et ainsi de suite, génération après génération.
C'est un bon début, car cela forme la colonne vertébrale de votre arbre généalogique.
C'est ce type d'arbre (Ascendance directe) qui est le plus représenté parmi les modèles de représentation de vos généalogies. Voici 3 exemples :
La vue arbre ascendant sur Filae
Arbre imprimable Roue d'ascendance sur geneanet
Arbre ascendant illustré créé par Heredis 2025
Les lignées
Certains généalogistes ne travaillent que sur une lignée, qu'elle soit ascendante ou descendante. Par exemple, vous pouvez étudier votre :
- Lignée agnatique : lignée paternelle, de pères en pères,
- Lignée cognatique : lignée maternelle, de mères en mères.
Par exemple, avec pour objectif d'écrire un livre familial, je peux me limiter à étudier ma lignée agnatique pour remonter le temps, par les hommes, de Monpouet en Monpouet.
Cela comporte l'avantage de limiter les recherches, d'avancer plus vite et de rester concentré sur un sujet bien précis. Mais, d'un autre côté, ce type de recherche limite très fortement votre connaissance de vos ancêtres et de votre histoire familiale.
Un extrait de lignée agnatique créée avec Généatique 2025.
Les collatéraux
Les enfants, frères, sœurs et leurs enfants, oncles et tantes
Si vous voulez aller plus loin, n'inclure uniquement que les ascendants directs va vite devenir frustrant. Surtout si vous voulez comprendre la vie de vos ancêtres dans son ensemble, à l'intérieur de leurs familles, par exemple.
Si vous voulez en savoir plus sur les raisons d'élargir ainsi vos recherches, consultez mon article sur le noyau familial en généalogie.
C’est là que les collatéraux prennent toute leur importance.
On parle ici :
- de tous leurs enfants,
- des frères et sœurs de vos ancêtres... et leurs enfants
- des oncles et tantes... et leurs enfants.
Pourquoi les ajouter ?
- Pour connaitre la place de vos ancêtres dans leurs familles et leurs fratries.
- Pour identifier des parrains/marraines ou des témoins de mariage, qui sont souvent des personnes proches,
- Pour retrouver des documents manquants (les actes d’un frère ou d’une sœur sont parfois plus faciles à trouver),
- Pour multiplier les informations sur vos ancêtres et retrouver des parents perdus de vue ou de détecter des anomalies (enfants oubliés, décès prématurés, erreurs, etc.).
Je conseille à tous de passer, au minimum, à ce niveau de détail quand vous faites des recherches généalogiques. Votre compréhension de votre histoire familiale en sera décuplée et votre motivation suivra le même chemin.
Les modèles d'arbres généalogiques qui permettent de montrer les fratries et les enfants existent bel et bien. À vous de butiner parmi les modèles proposés par votre logiciel ou site préféré. Voici deux exemples :
La vue arbre sur Geneanet qui affiche la fratrie, les conjoints et les enfants.
Extrait de lignée agnatique avec fratrie créé avec Heredis 2025.
Les conjoints et leurs familles
Nouvelle étape dans l'étude de votre famille : ajouter les tous conjoints dans votre arbre généalogique.
Inclure les époux/épouses de vos ancêtres et de leurs fratries vous permet de :
- Suivre l’évolution des alliances familiales,
- Identifier des remariages ou des multiples unions,
- Les multiples mariages entre familles,
- Mieux comprendre le contexte social et les réseaux locaux.
Faut-il aussi inclure leurs parents et même leurs frères et sœurs ?
Cela dépend de vos objectifs, mais si vous visez une reconstitution complète de la famille, n’hésitez pas à les intégrer. Pour mon propre arbre, c'est oui.
Un exemple de remariage, avec tous les enfants. Les deux fils MAUPOUET se sont mariés avec deux sœurs BILLAULT (tous leurs enfants sont saisis, mais cachés sur cette image), Vue réalisée avec Geneatique 2025.
Les enfants et les descendants
Toujours dans le but d'obtenir une image complète des familles de vos ancêtres, inclure tous les enfants et petits enfants de vos ancêtres et de leur fratrie est important. Il s'agit maintenant de généalogie descendante, qui a bien des avantages.
Cela comprend :
- les enfants de chaque couple identifié,
- leurs petits-enfants, et ainsi de suite,
- y compris les enfants nés d’un autre lit (familles recomposées, unions hors mariage…).
Pourquoi faire ce travail ?
- Pour mieux comprendre la transmission familiale (patrimoine, noms, métiers),
- Pour reconstituer toute la lignée familiale, jusqu’à aujourd’hui,
- Pour retrouver des cousins vivants ou créer des liens avec d’autres chercheurs.
- Pour vos recherches, c'est aussi une façon de croiser les informations pour assurer la qualité de votre arbre généalogique.
Un exemple de remariage, avec tous les enfants et leurs conjoints (tous leurs enfants sont saisis, mais cachés sur cette image). Vue réalisée avec Geneatique 2025
Les personnes alliées
Les personnes liées, mais sans lien de sang
Puis, pour aller plus loin, un arbre généalogique ne se limite pas aux seuls liens biologiques.
Certaines personnes sans lien de parenté direct peuvent être très utiles à ajouter ou à mentionner dans vos recherches :
- Parrains et marraines : souvent des proches, parfois des membres de la famille étendue,
- Témoins : ils révèlent des liens familiaux ou sociaux,
Ces personnes sont souvent des clés pour débloquer une impasse, identifier des alliances cachées ou comprendre les réseaux d’un ancêtre. En effet, les témoins, les parrains et marraines sont fréquemment des personnes de la famille, même éloignée.
Extrait d'un acte de mariage de 1860 à Plechatel (35) qui montre que parmi les quatre témoins, nous avons un oncle du marié, un frère du marié et un oncle de la mariée. Le lien de parenté n'est pas indiqué pour le quatrième témoin, ce qui fait penser que c'est un ami.
Et toutes les autres personnes...
Les personnes ou branches isolées
Vous pouvez aussi, si vous le souhaitez, saisir dans votre arbre généalogique des personnes seules ou même des branches isolées. Mais pourquoi, allez vous penser...
Comme mon nom de famille est très rare (une trentaine de personnes aujourd'hui) et très localisé, je saisis tous les individus trouvés dans les archives ou dans les bases de données qui portent le nom Monpouet (et variantes). Il s'agit d'individus ou de branches isolés, mais que je compte bien un jour attacher à mes ancêtres.
Les outils de vérification de doublon, à la saisie, des logiciels que j'utilise, me permettent de détecter ces éventuelles liaisons.
Si vous disposez d'un logiciel qui détecte les doublons à la saisie et que vous étudiez des noms rares... c'est peut-être une pratique pour vous.
Les relevés
Autre possibilité, qui peut paraitre un peu folle, je l'admets : Saisir dans votre arbre le relevé des actes de naissances, mariages, décès (au choix) d'une paroisse/commune précise.
Je vois des sourcils se froncer... je m'explique.
Je saisis cela que pour de petites périodes et pour une commune bien précise.
Dans ma branche paternelle, j'ai énormément d'ancêtres concentrés sur deux très petites communes voisines pendant au moins 6 générations. Il est donc très probable que je trouve des liens de parenté avec un grand nombre des habitants de ces villages. Alors, il m'a semblé utile de relever les actes de naissance / baptême, mariages, décès / sépulture et de saisir les individus et les dates directement dans mon arbre.
Ces individus sont directement rattachés à ma généalogie si le lien de famille est évident. Sinon, ils deviennent des individus isolés qui seront peut-être reliés au fils de mes recherches.
Comme je partage l'ensemble de ma généalogie, par fichiers GEDCOM, sur les principales plateformes de partage (Geneanet, Filae, MyHeritage, Ancestry, etc.) ces informations sont utiles à tous.
Bien entendu, c'est une pratique toute personnelle... mais qui est possible selon vos envies.
Pour conclure
Choisissez qui ajouter selon vos objectifs généalogiques
Comme vous l'avez compris, il n’existe pas de règle universelle. Le choix des personnes à inclure dans votre arbre reste VOTRE choix. Il dépend :
- du temps que vous souhaitez y consacrer,
- de votre objectif personnel (transmission, histoire familiale, curiosité, publication…),
- de vos préférences méthodologiques.
Choisissez en fonction de votre niveau d'expérience
Si vous débutez, commencez par les ascendants directs : c’est simple, clair et motivant.
Ensuite, approfondissez, ajoutez les frères et sœurs, les conjoints, les enfants et même les personnes alliées : vous enrichirez considérablement vos recherches et la compréhension de la vie de vos ancêtres.
Si vous avez bien avancé dans vos recherches et que vous voulez transmettre, par un projet d’écriture par exemple... élargissez au maximum le périmètre autour de vos ancêtres : tous les éléments de leur vie peuvent être précieux.
Checklist des personnes à inclure
Pour finir, je vous propose une petite liste des personnes que vous pouvez inclure dans votre arbre généalogique.
- Parents, grands-parents, arrière-grands-parents
- Frères, sœurs, oncles, tantes, cousins
- Conjoints et remariages
- Enfants et descendants
- Parrains, marraines
- Témoins et voisins récurrents
Et vous ?
Quelles personnes ajoutez-vous à votre arbre généalogique ? Pourquoi cette habitude ? Avez-vous fait des découvertes grâce à des collatéraux ou à des témoins inattendus ?
Partagez votre expérience en commentaire ou sur les réseaux sociaux de Généalogie Pratique !
Moi, je le fais comme vous indiquez, les directs mais aussi avec les frères de chaque génération.
Merci pour vos conseils.
J’aimerai trouvé comment faire imprimer ou faire écrire mon arbre généalogique
J’ai des problème de mains et donc difficile écrire petit et lisible .Même s’il faut payer cela n’aura pas d’impenses.Merci de votre réponse Annick Boué
Vos reflexion sont un atout pour bien réaliser son arbre. Pour ma part j’en suis rendue à élargir de plus en plus car j’aime la recherche. Je mets systématiquement mes sources (quand elles sont dispo), est-ce que le lien que je renseigne ne risque pas de rendre un peu trop la tâche facile à certains. Bien à vous. Annick
Merci pour cet article qui détaille bien chaque « niveau » de recherche! J ai adopté la plus large pour mon arbre … mes ne as niches paternelles et maternelles se mélangent au fil des années
. Belle journee
Bonjour et merci de partager votre expérience avec nous.
Bon dimanche,
Laurent
Bonjour,
Je viens de lire la conclusion de votre article : “Comme je partage l’ensemble de ma généalogie, par fichiers GEDCOM, sur les principales plateformes de partage (Geneanet, Filae, MyHeritage, Ancestry, etc.) ces informations sont utiles à tous.” Et là je retrouve exactement le fin fond de ma démarche. Dans ma généalogie, j’inclus la plupart des actes en renseignements qui concernent la population des petits villages autour de mon village natal. C’est riche en connaissances des mouvements de population et c’est riche en demande de temps à passer ! Mais -retraite oblige- le temps de compte pas et c’est une façon autre d’étudier l’Histoire.
Merci pour vos conseils judicieux tout au long de vos articles.
Christian B.
Bonjour Christian et merci pour ce retour d’expérience.
Bravo pour votre esprit de partage.
Bon dimanche,
Laurent