La mort de Flash Player annonce des changements rapides pour les généalogistes.
Adobe vient d’annoncer la mort de Flash Player, son module d’affichage et d’animation intégré à nos navigateurs Firefox, Chrome et autres… Cette technologie est utilisée par la majorité des visionneuses des Archives Départementales en France. Les Départements vont donc devoir mettre en ligne de nouvelles versions de leurs visionneuses. De nouvelles possibilités pour les généalogistes en perspective.
Flash Player, quésako ?
Flash Player de Adobe est un module (plugin) qui, ajouté à nos navigateurs internet, permet des fonctions d’affichage et d’animation. À partir de la fin des années 90, c’est grâce à ce plugin que nos sites internet sont devenus plus attrayants en intégrant des images, des vidéos, des animations ou même des jeux.
Pourtant, depuis de nombreuses années, Flash est critiqué principalement pour :
- ses failles de sécurité,
- son obsolescence,
- son impossibilité à fonctionner sur nos appareils mobiles.
Par exemple, voici ce que m’affiche ma tablette si je veux y lire des registres des Archives Départementales du Loir-et-Cher :
La naissance de nouveaux standards techniques (par exemple le HTML5 en 2014), moins lourds et plus sécurisés, ont déjà provoqué un remplacement de Flash sur beaucoup de sites. Aujourd’hui, la fin officielle du plugin oblige les sites qui utilisent encore Flash à changer rapidement de technologie.
Pourquoi la mort de Flash est une bonne nouvelle pour les généalogistes ?
Comme vient de le faire Geneanet avec le lancement de sa nouvelle visionneuse, les sites des Archives Départementales vont devoir adapter leurs outils d’affichage des registres en ligne.
Je ne doute pas que les entreprises conceptrices des visionneuses utilisées par des Archives Départementales ont préparé cette mutation et disposent d’outils de remplacement. C’est donc au niveau des département de prendre la décision et débloquer des budgets pour ce changement. Sous peine de ne plus pouvoir afficher leurs registres, c’est une opération à faire sous 3 ans.
Et donc… qu’allons nous tirer de ces changements ?
- Premièrement, une chose est certaine : Les nouvelles technologies permettent maintenant un affichage sur nos appareils mobiles. Dans quelques mois, nous pourrons enfin explorer les registres des Archives Départementales sur nos smartphones ou tablettes.
- Deuxièmement, et là il s’agit de simples supputations, le changement de versions des visionneuses est aussi l’occasion pour les Archives départementales de généraliser quelques fonctions que l’on trouve déjà dans quelques départements. Les priorités sont, à mon humble avis, à mettre sur :
- l’ajout des permaliens pour rendre l’indication des sources plus efficace dans nos arbres,
- l’indexation collaborative pour que la recherche soit possible directement sur les sites des archives,
- la mise en place de marqueurs, collaboratifs eux aussi, pour indiquer par exemple les années dans un énorme registre.
En résumé, une disparition dictée par l’obsolescence qui ouvre des perspectives réjouissantes pour les généalogistes.
“C’est donc au niveau des département de prendre la décision et débloquer des budgets pour ce changement. Sous peine de ne plus pouvoir afficher leurs registres, c’est une opération à faire sous 3 ans.”
….et vous trouvez cela réjouissant ???
Quand certains départements n’ont même pas encore trouvé les budgets pour mettre en ligne une première fois, je m’interroge sur la disparition (même temporaire) des registres en ligne que nous utilisons tous!
Il aurait été intéressant de compléter cet article par qq coups de fils auprès des services concernés afin de savoir s’ils ont prévu les financements.
Bonjour Emma et merci pour ce commentaire,
C’est certain, le budget nécessaire à cette mise à jour n’est pas négligeable. Mais cela n’est pas comparable ni avec la création d’un site d’archives, ni avec toute une campagne de numérisation d’une nouvelle collection… Je suis d’une nature positive et je vois cela sur du long terme : il y a dix ans, combien de départements étaient en ligne?
Cette obligation de se mettre à jour va tirer le service offert aux généalogistes vers le haut, avec, bien sûr, des diversités suivant les départements. Mais c’est déjà le cas 🙁
Pour avoir parlé de ce sujet avec quelques responsables d’archives, je peux vous assurer que le problème est connu et pris en compte.
Les AD du 37 ont par exemple changé de visionneuse récemment pour rendre possible cette lecture sur tablette, annoncée dans quelques mois.
En résumé, je comprends et partage votre inquiétude sur les risques, mais dans le même temps, je crois que dans 5 ans tous les départements (et autres sites d’archives) seront mobiles.
Une telle évolution est toujours discutable. Elle fait aussi partie de la politique d’obsolescence programmée par les uns, subie par les autres. Tout le monde n’est pas adepte du dernier MAC, ni même de la dernière tablette. Tout le monde n’a pas non plus les moyens, ou même le souhait, de remplacer un vieux PC qui fonctionne encore très bien. Ni de le migrer vers un système d’exploitation beaucoup plus gourmand, qu’il ne supporterait pas.
On peut bien sût toujours espérer que de nouvelles fonctionnalités apparaîtront à l’occasion d’une migration en principe purement technique. Comme les liens :ark qui manquent en effet chez certains.
Mais on peut aussi craindre que les budgets ne soient absorbés par ces migrations techniques et que plus rien ne soit disponible pour les vraies évolutions.
Attendons donc avant de lancer les réjouissances.
Merci pour ce commentaire qui relativise mon enthousiasme.
Je comprends parfaitement vos arguments sur les aspects possiblement négatifs de cette disparition annoncée. Comme toujours, rien n’est noir ou blanc.
De mon point de vue, c’est une bonne chose qui peut attirer plus de gens vers des visites virtuelles des archives et donc entraîner plus de qualité dans les arbres généalogiques publiés sur le net.
Cordialement, Laurent
Il est parfois bon effectivement de relativiser des enthousiasmes parfois excessifs sous peine de voir la déception entraîner le discrédit sur la notion même de progrès